Nord-Kivu : Des femmes bénéficient du traitement gratuit contre la fistule, une maladie qui déstabilise nombreux foyers
La fistule est une ouverture anormale qui se forme entre le vagin et la vessie ou le rectum, généralement à la suite d’un accouchement difficile et prolongé, selon Docteur Baraka Munyanderu, médecin traitant au centre hospitalier Butembo Fistula-Hospital. Cette blessure, poursuit-il, qui est à la base de la perte de contrôle de ses urines et de ses selles, entraîne souvent des douleurs intenses.
Un programme de traitement gratuit de la fistule obstétricale est en cours dans le grand Nord-Kivu. A Oicha, Chef-lieu du territoire de Beni, ou ce projet est en cours, y circulent les rumeurs selon lesquelles, les acteurs qui sont commis dans le combat contre cette pathologie seraient en train de retirer les matrices des femmes pour des pratiques mystiques ou fétichistes.
C’est faux, réplique la même source. « Loin des accouchées, la fistule obstétricale attaque également les femmes abusées sexuellement. Elles sont nombreuses, les victimes de cette maladie au Nord-Kivu. Ce programme les aide de plus en plus à rétablir leur santé ».
Des foyers stabilisés
Les femmes déjà guéries de cette maladie disent que ces menteurs doivent arrêter de diaboliser ce projet : « Je n’étais plus saine. Cette maladie avait déjà un impact négatif sur mon foyer. Aujourd’hui, nous vivons heureux en couple, grâce à cette intervention médicale », rassure une femme que nous avons rencontré.
« Ceux qui disent qu’on retire la matrice, c’est faux. Cette maladie m’avait déjà coûté mon foyer et j’avais du mal à uriner. Maintenant, je me soulage sans difficulté. Ceux qui traînent les pas à la maison doivent se rendre à l’hôpital. N’ayez pas honte », sollicite-t-elle.
Rappelons que depuis l’année 2020, le Centre hospitalier Butembo Fistula-Hospital, a pris en charge 1340 femmes victimes. Ce Centre médical à des partenariats avec d’autres structures de santé à travers le grand Nord-Kivu.
A Oicha, par exemple, les femmes présentent les signes de cette maladie se rendent au Centre hospitalier Maman Muponyaji pour des consultations, avant d’être transférées à Butembo pour les soins appropriées : « Le transport, la restauration et le traitement de cette maladie sont gratuits », affirme Docteur Baraka.
Jean-Claude Mbafumoja
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