Oicha : une eau rouge, probablement polluée menace la santé publique à Mabapula, la communauté en danger

À Mabapula, dans la commune rurale d’Oicha, chef-lieu du territoire de Beni, nos recherches ont mis en lumière une situation critique : une eau probablement chargée de sang, de matières fécales et de déchets animaux circule librement depuis l’abattoir de Vingazi. Nous sommes ici dans la cellule Kisubi, quartier Bakaiku. 

Cette eau rouge, non traitée, est utilisée chaque jour par la population pour la lessive et l’arrosage. C'est à environ 500 mettres de l'abbatoir, où les habitants utilisent cette eau pour leurs diverses activités, surtout : la lessive.

L’équipe de recherche a suivi le circuit de cette eau depuis la zone d’abattage jusqu’aux zones d’habitation. Les habitants se lamentent. Ils dénoncent  l’absence totale de canalisation, de filtration ou de dispositif de traitement. L’eau traverse des espaces ouverts, mêlée quelques fois à des déchets organiques en décomposition.
Les conséquences relevées sont multiples :

Selon les experts en santé, une eau mêlée au sang peut contenir des bactéries dangereuses telles que Escherichia coli, Salmonella, Clostridium et autres agents pathogènes. Le développement rapide de vers, d’insectes et de moustiques autour des zones exposées. Une forte odeur persistante qui gêne le quotidien des habitants.

La prolifération de mouches et d’animaux errants attirés par les restes organiques.Un risque élevé d’affections cutanées, de gastro-entérites et d’intoxications alimentaires. La contamination possible des cultures maraîchères arrosées par cette eau. La détérioration rapide des habits lavés, souvent tachés et malodorants. 

Ce qui prouve avec suffisance que cette eau est biologiquement instable, hautement contaminée, et impropre à tout usage domestique. Elle constitue une menace pour la santé des habitants de Mabapula, en l’absence d’une réponse rapide des autorités locales.

L'installation d'un système de traitement des eaux usées, de canalisations et de stations de filtration s'avère nécessaire. Des analyses régulières de l'eau et des campagnes de sensibilisation sont également essentielles. Une collaboration efficace entre les autorités locales et les communautés est aussi d'une importance capitale.

Ce que nous avons vu à Mabapula n’est pas simplement une simple question : c’est une urgence sanitaire, que la population ne peut plus continuer à supporter en silence.

Jean-Claude Mbafumoja

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